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A l’occasion de la journée internationale des guides touristiques le 21 février, il me paraissait important de parler de ce métier. Malgré une croissance globale du Tourisme, la profession est parfois en péril du fait de tentatives de dé-régularisation du secteur. On voit aussi apparaitre des plateformes proposant des services de visites par des locaux (généralement payantes ou rémunérées au pourboire). Sachez au passage, que pour cette édition, la Fédération Nationale des Guides Interprètes et Conférenciers (FNGIC) propose des visites gratuites de Paris par certains de ses 1200 membres. Plus d’infos, Cliquez ici .
Le métier de guide-conférencier
Pierre, quelles sont les principales qualités requises pour faire le métier de guide conférencier selon toi?
Il faut bien sûr avoir le goût du contact, aimer les gens et avoir un bon relationnel aident bien. Cependant il faut surtout savoir s’exprimer simplement tout en donnant des informations précises, vérifiées sérieusement.
Être patient et avoir le sens de l’humour permettent également de prendre de la distance lorsque c’est utile. C’est un métier où l’on rencontre beaucoup de monde. Il faut donc faire preuve d’empathie sur la durée, être rigoureux… et à l’heure !
Quels sont les avantages et les inconvénients de ton métier ?
L’avantage principal du métier de guide est que l’on a une certaine autonomie et qu’on peut travailler dans des lieux magnifiques en partageant avec les autres ce que l’on aime (une période historique, un site, un personnage…). L’inconvénient principale est quand même de ne pas avoir l’assurance de toujours avoir du travail, si tu es indépendant comme moi. Ceux qui relèvent des musées ou d’une structure en particulier ont un peu plus de sécurité mais il y a parfois moins de rémunération par visite et très peu de postes disponibles. La liberté a un prix, mais c’est sûr que cela peut être difficile car c’est une activité généralement assez marquée par les saisons touristiques. Il faut pouvoir tenir pendant les périodes creuses.
J’imagine que tu as dû suivre une formation spécifique ?
Oui bien sûr, en Histoire de l’Art et pour obtenir la carte professionnelle de guide conférencier qui est obligatoire pour pouvoir guider dans les monuments historiques. C’est une formation continuelle et personnelle qu’il faut mener. On doit faire des recherches en permanence, sinon on risque de s’écouter parler et répéter les mêmes choses. Pour ma part, en plus de ma formation, je suis surtout passionné par la période du Consulat et de l’Empire. C’est pour cette raison qu’il m’a paru naturel de contacter l’Office de Tourisme de Rueil-Malmaison où se trouve le château de la Malmaison, emblématique de cette époque. Une relation de confiance c’est établie avec les années et j’ai toujours autant de plaisir à travailler avec cet organisme.
Jonathan H.
Bien qu’ayant été guide professionnel il y a plusieurs années, j’ai décidé de ne plus faire de guidage à proprement parler, mais d’accueillir les visiteurs sur mon temps libre. J’ai commencé à Paris dans un premier temps, puis à Rueil-Malmaison où j’ai récemment mis en place un petit groupe de greeters.
Pour parler de la profession de guide, j’ai donc demandé à Pierre Villanova, conférencier passionné et passionnant, de bien vouloir témoigner. J’ai souvent l’occasion de le voir guider des groupes au château de Malmaison ou lors de visites proposées par l’office de Tourisme pour les individuels.
Merci Pierre d’avoir accepté de répondre à mes questions…
Photos Copyright Patrick Dunand ©
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Qui sont les Greeters ?
Pourquoi des greeters à Rueil-Malmaison ?
La mise en place d’un réseau greeter à Rueil-Malmaison est une idée que j’avais depuis 2 ou 3 ans ; depuis que j’ai quitté Montmartre pour m’installer sur une autre colline, au pied du Mont Valérien. Bien qu’éloigné de quelques kilomètres seulement, desservi par le RER A et prochainement par la ligne 15 du métro du Grand Paris, c’est un tourisme complètement différent que j’ai découvert. Ayant été greeters auparavant à Paris (Voir Greeters Paris Région) je me suis dit qu’il y avait ici aussi la possibilité d’offrir aux visiteurs un autre point de vue sur cette ville, d’avantage connue pour son passé impérial que pour ses habitants. La géographie même de cette ville, ses 12 « vlllages », sont très différents et sont autant de découvertes pour celui qui s’intéresse à une autre forme de voyage, loin du tourisme classique et de ses clichés.
La banlieue, est une terre martienne, inexplorée pour de nombreux touristes. Certains franchissent le périphérique pour visiter un musée ou une exposition, mais ceux qui font le choix de consacrer quelques heures de leur précieux temps de vacances pour rencontrer un(e) inconnu(e) méritent le titre de « voyageur » voir même parfois « d’explorateur ». Pas de programme, pas d’itinéraire, pas non plus de préparation ; nous accueillons les visiteurs comme nous le ferions avec de la famille ou des amis. D’ailleurs c’est un « risque » que l’on prend : devenir ami, se mettre dans cette disposition mentale de la rencontre avec l’autre le temps d’une promenade dans les rues de Rueil-Malmaison. La conversation est libre, évoquant l’actualité, le quotidien, nos passions respectives, nos familles, nos voyages. C’est l’occasion de raconter nos souvenirs, nos anecdotes, nos espérances sur ce que deviendra notre quartier, recommander certaines bonnes adresses… Finalement, on se rend compte qu’on partage beaucoup de choses malgré des lieux de vie d’apparence très différents.
Après un appel passé sur le site participatif de la municipalité : « jaimerueiljeparticipe », nous sommes à présent une poignée de bénévoles et ça suffit largement pour répondre à la faible demande de balades que nous recevons pour l’instant (alors qu’à Paris beaucoup de demandes n’arrivent pas à être satisfaites malgré près de 400 bénévoles !). L’objectif est de donner la possibilité aux voyageurs qui le souhaitent, d’aller à la rencontre des rueillois, car nous sommes persuadés qu’il y a une place pour les habitants dans l’offre touristique d’Ile de France et de l’Ouest parisien en particulier. L’expérience que l’on propose est simple, mais elle est authentique et sans artifices, ce qui n’est pas toujours évident à trouver aussi proche d’une des villes les plus visitées au monde. J’aime penser qu’en tant qu’habitant, non spécialiste de l’Histoire, mal placé pour parler de Patrimoine (puisqu’il est interdit de guider dans un monument historique sans carte professionnelle), nous sommes plutôt là pour parler du présent, de la vie quotidienne et pourquoi pas, pour partager notre vision du futur…
Guides et Greeters un rôle différent et complémentaire
Pierre partage certes sa passion pour l’empire lors de sa conférence au château de Malmaison, mais sa visite se doit d’être exacte, documentée, préparée et complète. Il est comme un acteur sur scène avec un rôle à jouer. Il serait étrange qu’il raconte sa vie et passe d’une discussion sur le Rueil Athletic Club à celle du fonctionnement de notre sécurité sociale, sans rien dire de la vie de Napoléon et de Joséphine et des quelques années heureuses qu’ils passèrent à Rueil-Malmaison sous le Consulat. Cet épisode de l’Histoire, passionnant par ailleurs, pour ce qu’il a laissé à la France (légion d’Honneur, Code Civil, même les découvertes scientifiques de la campagne d’Egypte…) appartient au guide, mais vient en complément de ce que Rueil-Mamaison est devenue aujourd’hui. Les greeters comme nous, recommandons les visites guidées proposées par l’Office de Tourisme. Si notre balade est gratuite, c’est nullement pour concurrencer celles-ci, mais parce que la rencontre ne se monnaye pas. Nous acceptons les dons si les visiteurs le souhaitent, mais jamais pour nous-mêmes, car cela fait partie des valeurs fondatrices du mouvement. Ceux-ci sont reversés à la fédération nationale France Greeters afin d’aider à mieux nous faire connaître et financer les développement de notre système de réservation. Il faut une offre pour tous les types de visiteurs, les amoureux d’Histoire comme pour les pionniers du tourisme participatif, avides de rencontres et de partage avec des habitants.